Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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DU DIX-HUIT FRUCTIDOR.

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mois. Ce retard nous exposoit à tous les inconvéniens que nous voulions prévenir ; nous ne crûmes pas prudent de différer. On prit alors le seul parti qui restât, celui de fréter un bâtiment exprès pour nous. Un de nos protecteurs , M. Stycle, avoit une petite goélette très-convenable à notre situation. Elle étoit assez forte pour ne pas craindre la haute mer , et elle prenoit assez peu d'eau pour nous permettre de gagner la côte ou les rivières en cas de poursuite de la part des corsaires français, et particulièrement de ceux de la Guadeloupe qui couvraient ces parages. Cet excellent homme n'hésita point à nous l'offrir , ainsi que ses matelots. Chacun des colons voulut contribuer à l'approvisionnement du bâtiment: la bienveillance alla plus loin encore. Voyant notre désir et noire impuissance de reconnoître les services de Barrick, ils acquittèrent celle dette sacrée avec une noblesse touchante , et nous eûmes la satisfaction de voir notre cher pilote retourner dans sa patrie comblé de bienfaits. O Tilly ! généreux Tilly ! que toutes ces jouissances eussent été douces si nous avions été rassurés sur votre sort ! Dix jours de tranquillité et de soins suffirent pour rendre des forces à ceux qui n'étoient que fatigués. M. Dossonville lui-même, que les secours de l'art avoient arraché à la mort, se sentoit en état de partir. Il n'y avoit que M. Barthélemi qui fût encore réellement souffrant. Nous retournâmes le 28 juin à Paramaribo dans


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