Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

Page 169

DU DIX-HUIT FRUCTIDOR.

419

près de vous son interprète et celui de toute la colonie que vos honorables malheurs ont infiniment touchée. Et quel étoit ce sensible interprète ? le commandant en chef des troupes de la colonie , le digne descendant du général de Cohorn, dont les talens ont fait la gloire de sa patrie. Tout ce que la générosité peut inspirer avoit été prévu par M. de Cohorn : nous étions attendus dans le canal de Monte-Krick par une grande gondole chargée de rafraîchissemens et de vêtemens. Après nous être équipés de la tête aux pieds y nous nous dirigeâmes vers l'habitation d'un ami du Gouverneur ; mais nos regards ne pouvoient se détacher de notre chère pirogue , à laquelle nous avions voué une espèce de culte en la baptisant San-Salvador. Nous priâmes M. de Cohorn de la faire remorquer à la gondole, afin qu'elle nous suivît jusqu'à Paramaribo. Il s'y prêta de la meilleure grâce. Nous arrivâmes de bonne heure à l'habitation le propriétaire n'y étoit pas. Des affaires indispensables l'avoient retenu à la ville ; le commandant étoit chargé de nous en témoigner ses regrets. Mais les ordres avoient été donnés pour nous recevoir comme s'il eût été présent. Une belle maison , des appartenons richement meublés , un repas somptueux attestoient et sa fortune et sa libéralité. Nous nous promenâmes avec délices dans ses jardins, aussi vastes que bien soignés. Echappés de l'enfer , nous nous crûmes dans un véritable élysée. Enfin, la soirée se termina par une fête à laquelle 27*


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.