Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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DU DIX-HUIT FRUCTIDOR.

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Un tableau aussi affligeant, et la perspective de périr misérablement dans le cloaque de Sinamary , ne pouvoient que fortifier le désir de nous soustraire à un sort aussi ignominieux.Nous avions bien acquis l'assurance que le gouverneur de Surinam nous accueilieroit favorablement, et ce point étoit un des plus intéressans : mais toutes les autres recherches que nous avions laites jusqu'alors n'avoient été que désespérantes. L'impossibilité de faire par terre les 120 lieues qui nous séparoient de cette colonie hospitalière, nous étoit démontrée; tout cet intervalle étoit couvert de bois où aucun humain n'avoit encore pénétré. Comment s'y frayer une route ? comment échapper aux monstrueux reptiles, principaux habitans de ces immenses solitudes ? comment se procurer des vivres pour un trajet aussi long? comment enfin traverser nombre de rivières dont plusieurs avoient plus d'une lieue de largeur? Tel étoit le résultat des renseignemens que nous avions en. quelque. sorte surpris aux habitans, et aux Indiens qui venoient assez, souvent nous visiter. Toutes nos vues durent se tourner vers la mer-, et nos espérances vers les Indiens ( 1 ) . Eux seuls nous paroissoient offrir la réunion de ce qui étoit nécessaire à l'exécution de notre projet. Leurs relations continuelles avec Surinam, leur avoient donné une connois(x) Plusieurs de ces Indiens avoient eu de fréquentes communications avec les colons, et entendoient assez de ..mots créoles pour donner de courtes explications : d'ailleurs nous commencions à connoître un peu leur idiôme, qui est très stérile.


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