Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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HISTOIRE

L e général Willot ne resta pas long-temps sans être atteint de la fièvre ardente qui dévore les Européens dans ces climats de feu. Il demamda la même faveur que M. Barlhélemi. Elle lui fut refusée: il insista , et sa réclamation fut appuyée par le chirurgien , qui déclara manquer à Sinamary des moyens de le traiter, et spécialement de lui administrer les bains, indispensables à son état. Second refus, et injonction au chirurgien de ne plus se mêler des réclamations des déportés. Heureusement que la bonne constitution du général W i l l o t , son courage, les soins que chacun se fit un devoir de lui donner, et le talent du digne chirurgien, triomphèrent de la cruauté de l'Agent. M . Tronçon du Coudrai, fort mal portant en E u rope , ne pou voit pas échapper aux fléaux de la Guyane : les symptômes d'une maladie très-dangereuse se manifestèrent : il écrivit à l'Agent; le chirurgien , malgré la défense qui lui avoit été faite, certifia l'impossibilité absolue de traiter dans notre désert une maladie aussi grave:on dédaigna de répondre , maison envoya un médecin qui reconnut la vérité de ce cjn'avoil attesté le chirurgien. M . Tronçon, lorl de l'avis de l'émissaire même de l'Agent, lui adressa une nouvelle demande. Elle fut rejetée, ou plutôt l'arrêt de mort fut prononcé, mais exécuté plus lentement qu'on ne l'avoit calculé : il languit encore pendant quelques mois ( i ) .

(I) M. Mauduit plaida dans cette circonstance et dans beaucoup d'autres, la cause de l'humanité : malheureusement pour nous, ce fut souvent sans succès.


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