Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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FRUCTIDOR.

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mandée par M. Brachel. Ce brave capitaine ne négligea rien pour adoucir notre malheur. Mais il n'y put que faiblement réussir. Un moyen cependant pouvoit le faire cesser : c'étoit de nous sauver en nous conduisant à Surinam.

Peut-être sou cœur le lui auroit-il

conseillé? Mais nous étions escortés par quatre fusiliers et un officier; l'équipage se composoit de quatre matelots et un maître ; quatre ou cinq de nous ail plus étoient en état ou en disposition de faire un coup de main ; enfin , M . Brachel avoit une famille et un établissement considérables. Que lui présenter en compensation ? Nos chances étoient trop incertaines. L e général Aubry pensa bien à lui faire des propositions; mais la réflexion nous détourna de cette idée. Nous vîmes trop d'inconvéniens et de risques à hasarder une confidence aussi importante. La distance de Cayenne à Sinamary est de vingtcinq lieues nord - ouest : quoique aidés par les vents et les courans, nous y arrivâmes trop tard pour débarquer le même jour. Nous fûmes obligés de coucher à bord : mais le lendemain des la pointe du jour nous descendîmes à terre. Nous trouvâmes le commandant du poste avec un détachement de soldats noirs qui nous attendoient pour nous conduire à Sinamary,

situé

à.

trois quarts de lieue dans les terres sur le bord de la rivière de ce nom. L'accueil que nous fil cet officier , ( M . le capitaine Freytag) , fut affectueux: vraisemblablement les émissaires de l'Agent jugèrent qu'il ne le seconderoit pas bien dans ses mesures vexatoires.i,... car il fut changé peu de jours après , et remplacé pat


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