Histoire du Dix-huit fructidor : deuxième partie

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HISTOIRE

ner ainsi des particuliers si étrangers aux querelles dont on les punit ! Peu de jours après cette bonne fortune, nous eu eûmes une qui ne blessa pas notre délicatesse. Un requin avoit suivi autre vaisseau toute la journée. L'équipage presqu'aussi pressé que nous par le besoin , désiroit beaucoup le prendre : on y réussit ; la distribution s'en fit aux matelots, et nous y fûmes compris pour une portion considérable. Sa chair , à-peu-près semblable à celle du veau , se trouva assez tendre et nous parut fort bonne. Mais que pouvions-nous trouver mauvais ? Le 26 on signala encore un bâtiment ; et celte fois on ne s'y trompa point. Ou reconnut qu'il étoit marchand et anglais : quoique bon voilier il fut atteint en moins de deux heures ; il étoit parti de Londres et se rendoit à Antigoa. Son chargement consistait en toileries , merceries et quincailleries ; l'équipage de la Paillante , qui n'avoit pas paru content du partage de la première prise , devint plus exigeant pour celle-ci. On lui distribua une partie de la cargaison , et le surplus fut envoyé je ne sais où avec le vaisseau pour le compte vraisemblablement des capteurs. Le capitaine anglais et son équipage furent pris à notre bord : mais ils n'y restèrent que trois jours. Le 28 nous rencontrâmes au - delà du tropique un vaisseau sous pavillon suédois: il fut chassé et joint par la Vaillante. Sa destination étoit pour Saint-Barthélemy ; après avoir été très-sévèrement visité , il reçut à son bord le capitaine


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