Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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DU D I X - H U I T FRUCTIDOR.

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à la majesté royale, se hâta de crier que le R o i o r donnoit à tout le monde de s'asseoir. Alors le Roi ouvrit la séance par un discours qu'il prononça avec autant de force que de dignité. Dans l'exposé rapide des débats qui s'étoient é l e v é s , il n'inculpa aucun Ordre en particulier ; mais il déclara d'un ton ferme, qu'il venoit mettre fin à celte scandaleuse discorde, et ramener aux principes constitutifs de la monarchie ceux qu'un faux amour du bien public en avoit écartés. Je veux le croire, dit-il, et j'aime à le penser,

les Etats-Généraux

ne sont point changés ;

je dois au bien de mon royaume de faire cesser ces funestes divisions. C'est donc dans cette résolution , Messieurs , que je vous

rassemble

autour de moi;

comme le père commun de tous mes sujets,

c'est

c'est comme

le défenseur des lois de mon royaume que je viens en retracer le véritable esprit, et réprimer les atteintes qui y ont été portées. Le garde-des-sceaux lut ensuite cette fameuse déclaration que l'on s'est efforcé de présenter comme un attentat à la liberté des Etats-Généraux, quoiqu'elle ne fût qu'un rappel aux principes constitutifs de la monarchie, et l'expression énergique des volontés d'un Souverain justement irrité contre des sujets ingrats, qui abusoient d'un pouvoir dont ils lui dévoient l'exercice pour le dépouiller de ses prérogatives royales. Elle n'étoit cependant pas entièrement exemple d'inconvéniens. La principale partie étoit bien fondée sur des principes incontestables, et n'avoit pour but que de maintenir cette hiérarchie de pouvoirs si nécessaire dans un


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