Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

Page 82

64

HISTOIRE

de près cet arrêté, et présenta à la France le Tiers comme investi exclusivement du pouvoir législatif. Pendant que cet Ordre s'arrogeoit, de sa propre autorité, le droit le plus important, les deux autres d é libéroient tranquillement sur les moyens de soulager le peuple que la disette commençoit à affliger. Ils envoyèrent au. Tiers des commissaires pour lui faire part de leur délibération ; et ces commissaires arrivèrent précisément au moment où il venoit de prendre le titre d'Assemblée Nationale.

Le Président dédaignant

de faire statuer sur l'objet de leur mission, se borna à les inviter à se réunir à l'Assemblée

Nationale,

qui sié-

geoit dans cette salle commune. Si ce délire eût été susceptible de s'arrêter un m o ment , il auroit certainement cédé à une lettre du R o i qui rappeloit au Tiers ses devoirs ; mais il les méconnut au point de dire que cette lettre , quoique écrite tout entière de la main de Sa Majesté, étoit une œuvre ministérielle, qui ne méritoit n i attention ni réplique. Les Etats - Généraux, fondés sur la balance des pouvoirs, n'existoient p l u s , puisqu'une seule chambre venoit de les usurper tous. M. Necker recueilloit les fruits amers de ses faux calculs. Le trône chanceloit sur ses fondemens , il étoit du devoir de la noblesse de faire un nouvel effort pour le soutenir. M . d'Eprémenil q u i , par ses déclamations dans le Parlement avoit provoqué lui-même la convocation des EtatsGénéraux , en demanda la dissolution avec le même emportemet. Son discours fut improuvé : on lui en


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.