Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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DU

DIX-HUIT

FRUCTIDOR.

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la protestation de la noblesse, en disant que cette innovation

de mots pouvoit amener

principes,

si deja elle n'en dérivoit

une innovation

de

pas.

Cette énergie ne fut pas imitée par le clergé, qui ne prit part aux débats que pour déclarer qu'il se conformeroit à la décision des deux autres Ordres. Tant de foiblesse ne pouvoit qu'augmenter les prétentions du Tiers , qui n'y mil plus de bornes. M. Necker recula enfin devant le gouffre qu'il avoit ouvert sous ses propres pas. Traité avec mépris par un Ordre qu'il s'étoit flatté de diriger à son gré , il se repentit amèrement de lui avoir fait accorder la double représentation. Il eut cependant encore l'orgueil de croire qu'il parviendroit à arrêter un mal dont il s e n toit lui même les terribles atteintes ; il ne se ressouvint plus des droits du monarque, que lorsqu'il vit les siens menacés et son pouvoir ministériel compromis. M. Necker se promettoit le plus grand succès d'un plan de conciliation qu'il présenta ; il ne se trompa point sur les dispositions de la noblesse et du clergé ; le premier Ordre l'adopta avec quelques restrictions qui n'en attaquoient pas le fond , mais qui avoient le grand inconvénient d'être intempestives. L'autre s'y soumit sans modification ; mais un plan conçu pour écarter les dangers qui assiégeoient le R o i , p o u voit-il convenir à une faction dont ils servoient les projets? Ce fut le comte de Mirabeau qui brigua

titre ? Comment des mandataires pou voient-ils oublier à ce point ce que leur prescrivoit leur mandat ?


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