Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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HISTOIRE Le clergé obéit également de suite à la lettre du

R o i . Elle excita au contraire le plus violent

orage

dans l'assemblée du T i e r s , déjà influencée par ces tribunes qui ont joué depuis un rôle si important et si tyranniquc. Ce ne fut qu'après deux jours des plus vifs débals, que le Tiers consentit à se conformer au désir du Roi. La noblesse invoqua l'usage consacré par les EtatsGénéraux de 1 5 6 o , 1576 ,

1588

et

1614- Le Tiers

ne put opposer à d'aussi graves autorités que des s o phismes et des subtilités; mais on remarqua qu'il se qualifia de Chambre

des Communes

pendant toute la

discussion, où le respect du trône fut plus d'une fois oublié ( 1 ) . M. de Cazalès rappela pour toute réplique

(I ) Il n'existe de Chambre des Communes qu'en Angleterre; mais son organisation diffère essentiellement de celle du Tiers, en ce qu'elle est composée de membres du Clergé , dé la Noblesse et de la Bourgeoisie ; au lieu que cette dernière classe de citoyens fournit seule en France ce qui de tout temps y avoit: été appelé Tiers-Etat. Les Commissaires de cet Ordre invoquèrent l'histoire où l'on trouvoit en effet la dénomination de Communes, mais dans un sens absolument opposé à celui qu'ils vouloient lui donner. Avant Philippe-le- Bel , le Clergé et la Noblesse jouissoient seuls d la libellé individuelle : le reste des Français étoit main-mortable attaché à la glèbe. Ce Prince accorda des lettres d'affranchissement à plusieurs hameaux de ses domaines, qu'il réunit sous le nom de Communes. Il étoit doue évident que cette expression ne signifioit qu'une aggrégation de propriétaires, de cultivateurs, de bourgeois résidant dans le même lieu , et non dans un Ordre du royaume. D'ailleurs les cahiers aux quels les députés du Tiers devaient leur existence politique, leur donnoient-ils ce


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