Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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HISTOIRE

Cet acte de justice parut aux sanguinaires dominateurs , un signal dangereux pour les agens de leur tyrannie et pour eux-mêmes.

L'extermination de ses

auteurs dut l'expier , et épouvanter quiconque oseroit suivre un aussi courageux exemple. Quatre-vingt mille hommes marchèrent donc contre Lyon , qui , dirigé par le général , le fidèle

Précy,

soutint un long siége

et en essuya toutes les horreurs. Réduite à la dernière extrémité par la famine , qui força une grande partie de ses défenseurs à se faire jour l'épée à la main à travers les lignes ennemies , privée de tout moyen de recrutement et de tout espoir de secours , celte ville , dont l'héroïsme marquera dans l'histoire , et contre laquelle dans l'épuisement même de ses forces l'armée, quoique composée alors de près de cent mille h o m m e s , n'osa pas tenter les hasards d'un assaut , fut enfin obligée d'entrer en pour parler avec les proconsuls , Collot-d'Herbois ( I ) , Couthon et Maignet , et leur ouvrit ses portes le 10 octobre 1793. A peine maîtres d'une ville qu'ils avoient promis de

teurs au meurtre, et exécuté sur la place des Terreaux avec un sieur Riard son complice, chef de légion dans la garde n a tionale. (1) Collot-d'Herbois avoit été mal accueilli sur le théâtre de Lyon quelques années avant la révolution ; l'absence de toute espèce de talent et une profonde immoralité lui avoient mérité cette fâcheuse réception. Le Comité de salut public le savoit disposé à s'en venger; c'en fut assez pour déterminer son choix, et le méchant histrion ne le justifia que trop cruellement.


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