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HISTOIRE
de manière à remplir le double but qu'on se proposoit, a répondu à la confiance de ses fondateurs : les victimes, qu'il a immolées pendant les deux ans de son infâme existence , sont innombrables. La division ne tarda pas à éclater entre des hommes qui n'étoient dirigés que par la cupidité ou l'ambition. Partie des dominateurs vouloit une république complètement démagogique ; partie désiroit un gouvernement fédératif : le surplus attendoit dans la nullité ou la stupeur le résultat des luttes qui se préparoient; la première s'établit entre la commune de Paris , soutenue par la portion démagogique de l'Assemblée, dite la Montagne
, et l'autre parti conventionnel, connu
sous les noms de Girondins ou Fédéralistes.
Ces der-
niers succombèrent, et entraînèrent avec eux la plupart de ceux qui s'étoient fait remarquer par la sagesse de leurs principes et leur courage ; les montagnards saisirent cette occasion pour les frapper. Environ quatrevingts députés furent décrétés d'arrestation le 31 mai 1793 ( I ) . Ce succès décida de l'influence de R o b e s pierre ; chef de la Montagne
, il profita de sa position
pour jeter les fondemens de son épouvantable tyrannie: des comités inquisiteurs, appelés comités
révolution-
naires , et pour la plupart composés des êtres les plus
(I) Le nom de trente-un mai est resté à cet événement, et c'est également par leurs époques qu'on a désigné tous ceux du même genre arrivés depuis, tels que le 9 thermidor, le 18 fructidor, le 19 brumaire, etc. , et l'histoire a .adopté ces dénominations.