Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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DU DIX-HUIT FRUCTIDOR. le Roi,

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et les circonstances donnoient à ce moyen

de salut beaucoup de vraisemblance : enfin, dans les débats relatifs à l'appel au peuple par lequel on vouloit faire ratifier le jugement de la Convention , on a e n tendu plusieurs des factieux assez aveuglés par leur rage pour invoquer contre cette proposition, la certitude qu'ils avoient que le peuple ne confirmeroit pas leur jugement ( I ) . Voilà ce qu'on ne sauroit trop répéter pour la justification et l'honneur de la partie saine de la Convention et de la nation. L'appel nominal commença le 16 janvier 1793 , à neuf heures du soir , et ne finit que le lendemain à la même heure. A u moment ou l'on faisoit le recensement des v o t e s , le président annonça à l'Assemblée qu'il venoit de recevoir deux lettres , l'une de l'ambassadeur d'Espagne , et l'autre des défenseurs du Roi,

qui de-

mandoient à être entendues de nouveau. O n ne daigna pas même prendre connoissance de la première et on refusa de faire droit à l'autre avant que le résultat du recensement fut proclamé. Voici cet épouvantable résultat : « La Convention , dit le président, est composée » de sept cent quarante-neuf membres : quinze sont » absens par commission , sept par maladie , et un » sans cause : cinq membres n'ont pas voté ; le n o m (I) Ces ardens prôneurs de la souveraineté du peuple ne craignirent pas d'en devenir les premiers violateurs. Ainsi, ce dogme démagogique n'a jamais été, n'est et ne sera jamais qu'un dangereux talisman propre à enflammer les passions de la multitude dans l'intérêt d'adroits et ambitieux tribuns.


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