Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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HISTOIRE

innocent. Sinistre présage de celui que devoit répandre cette trop fameuse Assemblée ! D è s la première séance ( 1 ) de la Convention nationale , se dévoilèrent l'esprit qui animoit cette A s semblée et le plan destructeur qu'elle se proposoit. Elle choisit pour son président Pétion , et un de ses membres , le curé Grégoire , ne craignit pas de dire à l'occasion de la royauté dont un autre membre , Collotd'Herbois, demandoit l'abolition, certes, personne de nous ne proposera jamais

de conserver en France

la

race funeste des Rois : nous savons trop bien que toutes les dynasties (2) n'ont jamais été que des races dévorantes qui ne vivoient que de chair humaine.

Ce langage absur-

dement féroce entraîna cependant l'Assemblée , et devint la règle de sa conduite et de sa politique. Ainsi le 2 1 septembre 1792 , disparut le dernier débris de la monarchie , le nom de Royauté celui de

, et il fut remplacé par

République.

L e décret qui venoit de proscrire les droits et les titres du R o i et de sa famille , ne laissoit aucun doute sur le sort qui les attendoit : les factieux ne pouvoient plus être divisés que sur la manière de les immoler. L'avis de rendre la nation entière solidaire de cet attentat prévalut, et les insensés crurent atteindre ce but

(I) Elle eut lieu le 21 septembre 1792 (2) L e bon curé, devenu depuis évêque, sénateur, comte, e t c . , de par un Empereur et R o i , a révoqué son anathème en faveur de la dynastie de Buonaparte, qui, comme chacun sait, étoit très-sobre de chair humaine.


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