Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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HISTOIRE

sonnes qui les avoient accompagnées furent placées dans la tribune du Logographe. E n quittant le château , le R o i avoit expressément défendu d'opposer la moindre résistance , même à ceux qui voudroiEnt y pénétrer (I). Cette précaution, qui ne laissoit aucun prétexte à la violence , dérangeoit les combinaisons des factieux. Ils surent encore la rendre vaine, et engager eux-mêmes le combat, de manière à en jeter tout l'odieux sur le parti qui avoit au contraire toutes sortes de raisons pour l'éviter. U n de leurs complices tira de l'intérieur même du château un coup de fusil que les séditieux attendoient pour riposter ; ils y répondirent par une décharge de leurs batteries : alors s'établit de la part d'une partie de la troupe du château

t

un feu de mousqueterie qui effraya tellement la populace , qu'elle évacua précipitamment la place du Carrousel : si l'on eût profilé de cette première terreur pour poursuivre les rebelles, et s'emparer des ponts , ils n'auroient pas pu revenir à la charge. Mais le R o i qui ne savoit plus que ce que les séditieux vouloient bien qu'il apprît , concourut lui-même à arrêter cet élan : persuadé de l'inégalité des forces et de l'impossibilité d'une résistance efficace , il s'écria au premier bruit de canon : J'ai

défendu de tirer...

11 renouvela

cette défense , fit enjoindre aux Suisses d'évacuer le château , et envoya même un courrier à Courbevoie

(I) Le Roi avoit remis cette défense écrite de sa main, à M. de Durler, officier aux gardes suisses.


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