Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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HISTOIRE

C'est au milieu de ces manœuvres et de la fermentation qui en résultoit, que les factieux saisirent l'autre ;arme qu'ils attendoient, et l'effet en fut terrible. Les principales puissances étrangères ne s'étoient point abusées sur la déclaration de guerre que leur avoit faite le Roi : elles savoient très-bien qu'on l'avoit a r rachée à ce Prince , et commençoient à reconnoître que celle guerre se dirigeoit essentiellement contre les trônes. Aussi justement alarmées des intrigues des désorganisateurs , qu'injustement provoquées par leurs manifestes, elles crurent devoir se mettre en mesure, et répondre. Le duc de Brunswick , généralissime des armées combinées de l'Empereur et du R o i de Prusse, et prêt à pénétrer en France, se fit précéder, au commencement d'août, par une proclamation dans laquelle il annonçoit les causes et le but de ses opérations militaires. Il se présentoit bien en protecteur des propriétés , en libérateur des bons citoyens , en sauveur de la France et du Roi ; la loyauté , la modération et les talens de ce Prince , étoient même assez connus pour ne pas inspirer de craintes aux amis de l'ordre. Mais on fut étonné de ne pas trouver dans la proclamation un mot qui annonçât que les Princes français et leur armée , participoient à une entreprise à la tête de laquelle l'honneur , la gloire et les plus hauts intérêts les appeloient. La défiance succéda aux vœux qu'on avoit d'abord formés pour le succès d'un effort si généreux : enfin , elle sembla justifiée par la prise de possession au nom de l'Empereur d'Autriche, de plusieurs villes qui n'avoient ouvert leurs portes que


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