Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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HISTOIRE

» Dites enfin aux différentes provinces de mon » royaume, que plutôt les circonstances me permet» tront d'accomplir le vœu que j'ai formé de les v i » siter avec ma famille, plutôt mon cœur sera c o n » tent. » Comment rester insensible à tant de bienveillance ? Les fédérés en furent pénétrés jusqu'à l'enthousiasme : l'affabilité de la Reine, la candeur de ses augustes e n fans y mirent le comble. Tout attestoit qu'ils n'eussent point hésité à rompre les fers de ces illustres prisonniers, et à rendre au Roi un sceptre qu'il étoit si digne de porter ( I ) . Ils sembloient n'attendre que le signal de ce noble effort. Mais ce signal ne pouvoit partir que de leur chef, et celui qui venoit d'ériger en vertu la révolte contre l'autorité légitime, pouvoit-il s'en proclamer le vengeur? Une des fatalités attachées à la destinée de notre infortuné Monarque, étoit de voir dans les circonstances décisives son sort toujours placé entre les mains d'hommes perfides ou abusés, pusillanimes ou incapables. Le moment de la cérémonie arriva donc. Le lieu de la scène fut le Champ-de-Mars , et on ne le choisit pas sans dessein : « O n voulut, dit C h . , purifier, par » l'encens brûlé à l'honneur de la liberté, une place » souillée par les vertiges du despotisme » ; ingénieuse

( 1 ) « Un cœur droit, a dit M. Hue, un esprit juste, l'a» mour de l'humanité, le calme des passions, telles étoient » les qualités que réunissoit Louis XVI. Quelle plus sûre ga» rantie du bonheur de ses peuplés ! »


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