Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

Page 122

104

HISTOIRE

tant que de nouveaux sacrifices de la part du R o i et de la Reine. M. Necker leur conseilla d'envoyer leur vaisselle à la Monnoie. Quelque impolitique que fût ce moyen, qui sonnoit l'alarme et portoit le dernier coup au crédit, Leurs Majestés n'hésitèrent point : elles craignirent que la calomnie n'attribuât leurs observations à d'autres motifs que la prudence, et l'assemblée elle-même essaya vainement de les détourner d'une privation qu'on leur disoit utile à l'Etal. Plus le Roi multiplioit les preuves de sa bienveillance et de son amour pour ses peuples, plus la rage de ses ennemis s'accroissoit : ils sembloient craindre que la reconnoissance ne déjouât enfin leurs criminels desseins. Le mauvais succès des tentatives de S t . - H . . . ne les avoit pas découragés : il leur importoit trop de placer le R o i sous leurs poignards , pour renoncera l'horrible complot de s'emparer de son auguste personne. D e quelque obscurité que reste encore enveloppé cet épouvantable attentat, l'événement a suffisamment démontré que la mine étoit creusée depuis long-temps , et qu'on n'attendoit que l'occasion de la faire éclater. Elle se présenta celle fatale occasion, et ce furent les propres défenseurs du Roi qui, en voulant signaler leur attachement à sa personne, eurent le malheur de fournir à la perfidie le prétexte qu'elle cherchoit pour exécuter cette horrible conspiration. La garde nationale de Versailles ne paroissant pas suffisante pour maintenir la tranquillité dans la ville , le ministre de la guerre y avoit envoyé,à la réquisition de la municipalité, le régiment de F l a n d r e , les chas-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.