Histoire du Dix-huit fructidor : Première partie

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» gner de Paris et de Versailles. Je vous autorise et » vous invite même à faire connoître mes dispositions » à la capitale. » Comment tant de bonté tant de générosité, tant de confiance n'auroient-elles pas électrisé les cœurs les plus endurcis? L'enthousiasme fut porté au plus haut degré par l'Assemblée,qui voulut reconduire Sa Majesté à pied jusqu'au château , au milieu des cris de vive le

Roi(I) Jamais spectacle ne fut plus attendrissant, jamais triomphe ne parut paru! plus éclatant. eclatant. Helas ! c'étoit c'étoit le dernier beau jour de ce re malheureux Prince! Les députés étoient étoient à peine de retour dans la salle, que la voix de la vengeance suspendue un moment par la présence du plus magnanime des Rois, se fit lit entendre et Barnave demande nouveau. M M . de Mirabeau et dèrent le renvoi des ministres; d'autres membres, impatiens de publier leur victoire, proposèrent d'envoyer une députation députation nombreuse annoncer à Paris la démarche du R o i ; cette nouvelle fut accueillie avec les plus vifs transports; enfin , pour qu'il ne manquât rien à ce triomphe, les membres du clergé, de la n o blesse, qui avoient déposé sur le bureau des protestations , les retirèrent et déclarèrent qu'ils voteroient par tête dans toutes les questions qui scroient soumises à la délibération.

(I) Celte funeste concession étoit t r o p dans l'intérêt de la faction pour qu'elle ne parût pas partager la joie des députés de bonne foi. Mais bientôt se manifesta le contraste des motifs.


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