Jésuites

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RETOUR SUR LE PASSÉ

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suite de générations élevées... rabaissées par eux. Et ce roi, alors qu'il pensait, en ordonnant leur retour, se faire de leur reconnaissance un bouclier, mettait sa vie et son royaume à la disposition des ennemis les plus cruels de l'un et de l'autre... telles sont les raisons qui, de l'aveu même de Henri IV, ont décidé (à rappeler les Jésuites) celui qui devait mourir sous le poignard de Ravaillac. Une pareille mort est peut-être une expiation suffisante pour l'homme qui s'y était exposé lui-même. Mais la France qui ne les voulait pas recevoir n'a pas encore soldé le compte de la faute commise par le roi qui périt de les avoir reçus. » Alors que les pièces officielles et les textes contemporains excluent de la manière la plus radicale toute espèce de relation entre la Compagnie de Jésus et l'acte de Ravaillac, quel est le terme qui pourrait qualifier avec justesse des assertions de telle nature ?... Si l'axiome Is fecit cui prodest est jamais applicable, c'est bien ici. La seule pensée chez les Jésuites, à cette époque, de faire disparaître un bienfaiteur et protecteur comme Henri IV parait véritablement stupéfiante. Quel intérêt pouvaient-ils avoir à faire mourir un tel prince? Quel avantage religieux ou politique avaient-ils «à espérer de sa disparition? Mais d'abord qui les accuse ? Que l'on consulte donc le texte même des quatre interrogatoires de Ravaillac, celui des aveux qu'il a pu faire dans le supplice, et celui de son arrêt de mort. Nous avons ces précieux documents, publiés sous ce titre : Procès, examens, confessions et négations du meschant et exécrable parricide François Ravaillac sur la mort de Henri le Grand et ce qui l'a


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