Jésuites

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RETOUR SUR LE PASSÉ

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tion d'une maison professe en Provence ; de trois nouveaux noviciats, « a Lyon, à Rouen à Bordeaux ; et de nouveaux collèges en de très nombreuses villes, telles que Moulins, Nevers, Troyes, Chartres, Vienne, Embrun, Sisteron. Il écoute sans aigreur les dures vérités morales qu'avec un zèle intempérant le P. Gonthery ose lui dire du haut de la chaire (1). » Enfin il accorde les lettres patentes du 12 octobre 1609, autorisant les Jésuites de Paris « à faire lecture publique de la théologie en leur collège de Clermont à jours et heures commodes » . Cette concession, ajoutée aux innombrables faveurs déjà octroyées à l'enseignement de la Compagnie par le Roi, à la flèche et dans tout le royaume, excita même un tel orage dans l'Université que les Jésuites renoncèrent provisoirement à en solliciter la vérification au Parlement. On voit donc combien Henri IV disait vrai, lorsque, dans sa charmante harangue aux profès de la province de Paris, en I1607( 2 ) , il leur déclarait : « Je vous ay aimé et chéri depuis que je vous ai cogneu... je vous chériray toujours* comme la prunelle de mes yeulx. » C'est dans un tel moment, alors que l'excitation de jalousie et de rancune produite par tous ces bienfaits parmi les ennemis de la Compagnie de Jésus faisait sentir à celle-ci quel besoin elle avait de la protection du Roi, que des auteurs prétendent avoir trouvé la main d'un Jésuite dans l'effroyable crime commis par Ravaillac. (1) P. CARAYON, Documents inédits, document 13, p. III. (2) C'est l'original même de cette harangue, alors déposé parmi les manuscrits du Gèsu, que Crétineau-Joly a reproduit au tome III p. 49 (édit. de 1851), de son Histoire de la Compagnie de Jésus.


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