Jésuites

Page 87

RETOUR SUR LE PASSÉ

55

encore. Mais Henri IV n'était pas homme à se laisser jouer par des parlementaires. L e 31 décembre, il imposait aux avocats généraux réunis autour de lui les termes de leurs conclusions, conformes à sa volonté. « Servin, qui voulait encore récriminer, fut vertement tancé ; il déclara aussitôt qu'il n'avait rien voulu faire que pour le service même du Roi, « et « qu'il attestoit ciel et terre d'en avoir eu autant de « soing que de sa propre famille. » A quoy le Roy ne fut court de réponse comme il ne l'est jamais, disant : « Si vous n'aviez mieux manié mes affaires » que celles de vostre maison, elles seroient mal « cousues, puisque vous n'avez pu vivre en repos « avec deux femmes et un enfant que Dieu vous « avoit donnés. » Puis Henri IV les congédie tous avec ces paroles qui n'admettaient pas de réplique : « C'est aujourd'huy mercredi, et demain jeudi ; si « aujourd'huy vous n'avez pris vos conclusions, « demain vous n'êtes plus à moy. » On dut s exécuter. L e 2 janvier 1604, les chambres réunies du Parlement procédaient, dans les formes prescrites, à la vérification légale et à l'enregistrement de l'édit de Rouen. L'iniquité judiciaire du 29 décembre 1594 était solennellement réparée. Désormais, la Compagnie de Jésus en France allait recevoir sans interruption les faveurs du grand prince auquel elle était redevable d'un tel bienfait, et qui estimait son action bienfaisante et utile à la religion et à l'enseignement dans son royaume. Il fallut encore démolir la pyramide honteuse élevée sur l'emplacement de la maison de Jean Chastel et toute chargée d'inscriptions au sujet de « l'abominable forfait commis naguère contre la


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.