Jésuites

Page 82

JÉSUITES

50

dence, Henri IV, dans la pensée de réparer une injustice, dans le but de compléter avec sincérité cette œuvre d'apaisement et de réconciliation nationale qui est la gloire de son règne, signait, le 1 septembre 1603, l'édit de Rouen. 1 septembre 1603, retenons cette date, et voyons combien de temps il fallut laisser écouler, combien d'énergie surtout le roi Henri IV dut déployer pour faire enregistrer au Parlement de Paris cet édit de Rouen. Dès la fin d'octobre 1603, le Roi mandait à Fontainebleau le premier président de Harlay, avec ses avocats généraux ( l ) . Il lui signifia fort nettement d'avoir à procurer sans retard l'exécution de ses volontés et à légaliser en forme l'acte de rappel des Jésuites. L e 10 novembre, veille de l'ouverture des séances, Harlay, en venant saluer Henri IV, reçut encore une fois de lui la même invitation et, quelques jours plus tard, le procureur général se voyait énergiquement prescrire de hatería procédure. Puis, au mois de décembre, étant revenu de Fontainebleau à Paris, le Roi tint à prodiguer plus que jamais, devant tous, les marques flatteuses de sympathie au P. Cotton ; il mit notamment une spirituelle malice à entourer d'un grand éclat la prédication que le Jésuite fit à Notre-Dame en la fête de l'apôtre saint Thomas. L'orateur développa très heureusement, devant un immense auditoire, le texte évangélique : Pax vobis. Et, après le sermon, le Roi et son prédicateur rentrèrent au Louvre au milieu d'une ovation enthousiaste. er

er

L e lendemain, 22 décembre, ledit de Rouen était (1) Voir PRAT, op. cit


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.