Jésuites

Page 63

RETOUR SUR LE PASSÉ

31

où, se retourner sournoisement entre les mains de celui qui s'en servait. » Recherchons l'origine véritable de cette accusation. En 1594, les Jésuites, jalousés c o m m e toujours et dès ce temps-là par l ' U n i v e r s i t é , virent leur cause portée à la barre du P a r l e m e n t . Ce fut les 12, 13 et 16 juillet q u ' e l l e fut plaidée. On connaît le discours d ' A r n a u l d . On sait la réponse qui y fut faite. U n e des charges apportées par le réquisitoire était prise du cas d'un batelier de la S e i n e , n o m m é Barrière, qui avait tenté quelques mois auparavant, au mois d'août 1593, d'assassiner Henri I V , et qui, d'après plusieurs sources contemporaines ( 1 ) , aurait été encouragé par le P. Varade dans son criminel dessein. Mais qui

se chargea de défendre

les Jésuites ?

Henri I V lui-même : « Touchant B a r r i è r e , tant s'en faut qu'un Jésuite l'ait confessé c o m m e vous le dites, que j e fus averti par un Jésuite de son entreprise, et un autre lui dit q u ' i l serait damné s'il l'osait entreprendre. » Est-ce clair ? Qui nous attaquait? — rables sans doute, contre

Des magistrats fort hono-

mais que leur ardeur gallicane

R o m e , faisait presque confiner

au schisme,

tels q u ' A c h i l l e de Harlay, Augustin de T h o u , M a r i o n , Servin. Ils déployèrent un grand zèle pour obtenir de leurs collègues une sentence implacable les champions

abhorrés

de

contre

l'ultramontanisme,

à

ce point q u e le protestant Bongars écrivait alors : « Nous sommes

ici

occupés

à

faire

chasser

les

(1) Entre autres, la procédure publiée en 1595 après le procès de Chastel, et Paltna-Cayet, Chronologie novenaire, t. XII, p. 507, dans la collection Micbaud et Poujoulat, l série. re


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.