Jésuites

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contre la marquise était donc écartée ; le 7 février 1750, Mme de Pompadour fut nommée dame du palais de la reine, et peu de jours après présentée en cette qualité à cette princesse. Après avoir trompé la cour, il lui restait encore de tromper l'Église : le P. de Sacy était toujours inflexible et s'obstinait à refuser l'absolution tant que la favorite n'aurait pas quitté Versailles. On tenta de nouveaux efforts. Le Roi avait changé de confesseur. Au P. Pérusseau avait succédé le P. des Marets, mais pas plus des Marets que Pérusseau ne pouvait sacrifier le sixième et le neuvième commandements. Depuis deux ans, la Pompadour pressait le pauvre P. de Sacy qui toujours plus embarrassé, plus craintif, plus timide, tenait pourtant toujours bon et ne sacrifiait rien de ce que sa conscience de prêtre exigeait. Nous lisons dans les Mémoires historiques et anecdotes de la cour de France, etc., p. 107, la réponse que la marquise, furieuse de ses refus, aurait faite, en se relevant, à son confesseur : « Vous êtes, mon Père, un ignorant, un fourbe, un vrai Jésuite ; m'entendez-vous bien ? Vous avez joui de l'embarras et du besoin où vous avez imaginé que je me trouvais. Vous voudriez bien, je le sais, me voir loin du Roi; mais je suis ici aussi puissante que vous m'y croyez chancelante et faible ; et, malgré tous les Jésuites du monde, je resterai à la cour. » La marquise a prétendu qu'un honnête homme de la cour, en qui elle avait toute confiance, fut touché de sa situation. Il en parla à un abbé de ses amis aussi savant qu'intelligent, qui lui procura un confesseur. Celui-ci n'était pas un Jésuite, il s'empressa


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