Jésuites

Page 53

RETOUR

SUR LE

PASSÉ

21

été possible de S'ARRANGER, si les Jésuites y avaient consenti. Mais ces malheureux Jésuites, ces hommes à la morale relâchée, restaient inébranlables. Pour avancer cette affaire, Mme de Pompadour crut devoir se choisir un confesseur en titre, et, puisque les Jésuites seuls arrêtaient tout, elle voulut gagner les Jésuites. Il y avait alors à la rue Saint-Antoine un vieux Jésuite qui s appelait le P. de Sacy. Après avoir professé dans plusieurs maisons de la Société, il avait été procureur général des missions du Levant. Les missions d'Amérique, dont dépendaient les îles du Levant, étaient pauvres elles manquaient des ressources les plus nécessaires. Pour pourvoir à leurs besoins, un religieux, longtemps professeur de théologie à Rodez, puis à Toulouse, et ensuite à Louis-le-Grand, envoyé comme supérieur à la Martinique, s'était, à l'insu du général, le P. Ricci, mêlé d'acheter des terres dans l'île de la Dominique. Une épidémie décima les ouvriers qui devaient les mettre en culture. De là des embarras nécessaires qui devaient aboutir à la banqueroute Lavalette. La marquise espéra-t-elle que sa générosité bien connue et l'espoir de rétablir grâce à son concours les affaires de la Martinique attendriraient le P. de Sacy Quoi qu'il en soit, elle lui dépêcha le prince de Soubise pour lui demander de la recevoir sous sa direction. L e P. de Sacy, d'une naissance distinguée, âme simple, caractère plein de douceur, se résigna à une mission plus difficile encore que glorieuse. Mais, aussi


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.