Jésuites

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COUP D'OEIL SUR L'AVENIR

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Voilà comment un ministre traite une Congrégation non reconnue, quand il veut la traiter avec justice. Que penser de ceux qui vont, d'un trait de plume, supprimer la source d'un pareil dévouement ? Je leur demande seulement, avant de signer, de lire la page qui suit et que j'emprunte comme tout le reste à un livre intitulé : Loin du Pays, c'est à la page 91 ; il s'agit encore de religieuses, nos coopératrices à Cayenne ; il ne s'agit plus des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, mais des Sœurs de SaintPaul de Chartres. Elles étaient depuis longtemps à Cayenne. Elles y étaient venues en 1727, sur les instantes prières d'un secrétaire d'État intelligent, le comte de Maurepas. Depuis cette époque, elles n'avaient plus quitté cette terre inhospitalière. La Terreur elle-même ne les en chassa pas (1). Pourtant elles avaient conservé leur habit religieux, elles maintenaient dans les salles un grand crucifix sur un autel orné de fleurs et de cierges, elles y faisaient même la prière aux malades tous les jours (2). Mais leur dévouement était si grand qu'on ne pouvait point se passer d'elles, il éclata d'une façon admirable en 1841, pendant l'épidémie de la variole : celui de la Sœur Zacharie surtout dépassa les bornes et demeura légendaire dans la colonie. Dix ans après, la Sœur Zacharie était aux prises avecun nouveau fléau, la fièvre jaune. Elle était retournée ( 1 ) Les Sœurs de Saint-Paul desservent encore aujourd'hui les hôpitaux et les pénitenciers de Cayenne, du camp Saint-Denis, des îles du Salut, de Saint-Laurent et de Saint-Jean-du-Maroni. ( 2 ) V. Mgr DE BEAUREGARD évêque d'Orléans, Mémoires, passim


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