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mortellement fiévreuse. N'importe, une lettre du P. Studer, provincial de Paris, annonça au PrincePrésident que, si l'on manquait toujours d'aumôniers, il s'en trouvait dans la Compagnie de Jésus et qu'ils ne demandaient qu'à partir (1). Le 12 mars 1852, le P. Studer, accompagné du P. Hus, futur supérieur de la mission, était à l'Elysée. Ils y furent reçus avec une grande affabilité. Le 13, le ministre de la marine, M. Ducos, les informait que la proposition, soumise au Conseil des ministres, Y avait été accueillie, aussitôt que connue, à l'unanimité moins une voix. « Donner cet emploi aux Jésuites! » avait fait observer l'opposant avec effroi... « A quoi, dit le ministre au P. Hus, le Prince-Président et nous, nous avons répondu par un éclat de rire. Le Prince a ajouté : « Vous craignez qu ils ne fassent des pro« sélytes dans les savanes et que tous les forçats de « la France ne deviennent Jésuites ? Soyez tranquille : » le danger n'est pas imminent ! » — Et les rires ont recommencé ! » « Les premiers Pères partirent de Brest sur la Forte, le 25 avril 1852. C'est là que pour la première fois ils entrèrent en contact avec leurs nouvelles ouailles. La frégate avait à bord un convoi de trois cent cinquante transportés, — condamnés ou libérés. Ces pauvres gens étaient parqués dans les batteries basses des deux côtés du navire aménagées en prisons. Le domicile n'était pas luxueux, certes; ils y étaient satisfaits pourtant. C'est qu'ils s'éloignaient du bagne et de ses horreurs. Plus de curiosité outrageante à (1) ROUVIER, S . J . , Loin du

pays.


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