Jésuites

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JÉSUITES

peuple qu'auprès des têtes couronnées. Souvenezvous combien de fois nous l'avons vu donner tousses soins à un domestique, à un homme de la campagne, et quitter pour cela une bonne et agréable compagnie. Et comment la quittait-il? Était-ce en annonçant ce qu'il allait faire ? Lui seul savait le bien qu'il faisait; jamais personne ne s'est fait moins que lui un mérite de sa vertu. » A l'appréciation de Lamoignon, nous pouvons en adjoindre une autre qui a son prix, celle de Mme de Maintenon. « L année 1674, où Mme de Maintenon, encore Mme Scarron, entrait au palais de Versailles, le P. Bourdaloue prêchait le Carême pour la deuxième fois à la cour. 11 était déjà connu de la gouvernante, qui l'avait entendu à Paris dans diverses églises du Marais, où elle avait longtemps habité. Elle le retrouva avec bonheur dans la chaire de Versailles. « Si l'on se rend compte de la situation de Mme de Maintenon, avec son caractère connu, avec cette modestie intérieure et extérieure que nous appelons humilité, vertu chère aux âmes que Dieu prédestine à une grande mission, on comprendra comment, arrivée au faîte des honneurs, elle éprouva plus que jamais le besoin de s'éclairer des conseils d'autrui. La persévérance du Roi dans le bien, la réforme de la cour, l'établissement dune école de vertu où les jeunes filles pauvres, mais de noble origine, pussent recueillir et perpétuer les traditions de foi et d honneur de la vieille aristocratie française, étaient, en effet, des œuvres assez importantes pour qu'elle employat à leur accomplissement toutes les lumières et toutes les ressources dont elle pouvait disposer.


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