Jésuites

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COUP D'OEIL SUR L'AVENIR

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bonne éducation, j'ai le droit aussi de réclamer notre juste part dans le bienfait de l'enseignement, et, à l'heure où se prépare une loi dont le but avéré, sinon avoué, est de nous en déclarer tous forclos, mon devoir est, en songeant à l'avenir, de jeter un cri d'alarme. Je ne sais si les lecteurs qui n'approfondissent pas ces questions se rendent bien compte du point de départ, non pas avoué, mais certain, quoique, je l'espère, inconscient, de la conspiration — c'est bien le mot — ourdie par la tyrannie franc-maçonnique. Elle tire son origine surtout d'un faux supposé, d'une sorte de mainmise de l'Université sur l'enseignement de la France. Qu'on me permette une comparaison. Tous ceux qui se promènent dans Paris, tous les passants des rues ont remarqué ces hommes habillés d'un bourgeron et d'un pantalon de velours, ceinturé de rouge, qui traversent les chaussées d'un pas lent et ferme, ne se dérangeant pas devant les voitures, avant l'air de porter un défi aux écraseurs, — ils se sentent chez eux ; — ce sont les terrassiers : les maçons, tous les ouvriers du bâtiment font de même. Tous ceux qui creusent la terre et remuent des moellons ont l'air de dire : « Nous sommes sur notre terrain, le sol est à nous ; c'est nous qui vous logeons, vous mettons à l'abri du vent, du froid et de la pluie. » — Et quoique, la maison une fois élevée, force leur soit bien de la quitter, on dirait qu'ils y jettent encore un regard de propriétaire et qu'elle reste à eux. Je trouve quelque ressemblance entre l'attitude de ces braves gens, tous travailleurs, gagnant péniblement leur vie, et celle des professeurs de l'Université. Il


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