Jésuites

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COUP D'OEIL SUR L'AVENIR

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L'enfant est émancipé trop tôt, trop tôt initié aux notions, passions et vices de l'âge mûr, trop tôt placé devant le spectacle des mœurs refâchées, légères et scandaleuses d'une grande cité. « Des visions dangereuses le suivent à l'étude, en classe, partout. Son attention est dissipée, son intelligence énervée, son imagination fiévreusement vagabonde. S'il travaille, ce n'est qu'à demi, et dans la seule vue, comme on l'a dit à la Chambre, d'atteindre au baccalauréat, qui le débarrassera de ses maîtres et de ses livres, aussi importuns, aussi affadissants les uns que les autres. « Il n'est certes pas un de nos lecteurs qui n'ait entendu quelques lycéens en veine de sincères confidences ; souvenez-vous de quelle façon et avec quel accent ils parlent de la boîte, du bahut, du bazar, du « Le moins possible, nos aïeux engouffraient leurs enfants dans les villes. C'était dans de saines et vivifiantes solitudes qu'ils établissaient d'ordinaire leurs collèges et leurs écoles. Il reste encore quelques débris de cette vieille France si intelligente des besoins et des lois de l'éducation : Juilly, PontLevoy, Sorèze. » Nous ne sommes donc pas, nous Jésuites, les seuls à soutenir que le trop grand nombre de sorties ne tourne pas au profit de l'esprit de famille; j'en appelle du reste à l'expérience des mères, à l'expérience même des pères qui ont, dans leur jeunesse, profité de sorties trop nombreuses, telles qu'elles sont accordées dans les lycées. En tout cas, nous protestons de toute l'énergie de notre conscience contre l'intention qui nous ferait


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