Jésuites

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COUP D'OEIL SUR L'AVENIR

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crains pas de le dire, son amour, c'est-à-dire tout son cœur, entre vingt et trente ans, non, on ne fait pas cela pour de l'argent, et nous avons eu pitié, Je ne vous le cache pas, en lisant cette phrase du discours ministériel. Les enfants, les jeunes gens ne peuvent refuser leur confiance à qui leur consacre ainsi sa vie. « Non, ils ne la refusent pas, mais vous en abusez. Vous en abusez pour séparer les enfants de leurs parents, pour éteindre chez eux le sentiment de la famille. » Que faut-il penser de ce reproche ? Qu'il est grave d'abord, si grave que nous en reconnaître dignes équivaudrait, pour peu que nous ayons d'honneur et de bonne foi, à l'obligation d'abdiquer tout de suite notre rôle d'éducateurs, puisque, à tout prendre, plus nous nous en acquitterions avec succès, plus nous devrions regretter de réussir. Si notre éducation soustrait l'enfant à sa famille, si elle renverse là loi naturelle que le père et la mère doivent avoir ayant tous le cœur, le respect, l'obéissance de leur fils, alors l'élève des Jésuites n'est plus ni à lui, ni aux siens ; il est à eux, et l'on aurait raisort de dire non seulement qu'ils font litière des lois de l'État et de l'amour de leur pays, mais aussi du 4 Commandement de Dieu. Notre éducation serait un détournement de mineurs, pratiqué à ciel ouvert, dont l'effet serait d'autant plus inévitable qu'il ne serait pas la suite d'un acte de violence, mais d'une série d'efforts incessants, contre aucun desquels l'enfant ne pourrait ni se révolter longtemps, ni se défendre avec chance de l'emporter. Mais alors j'ai le droit de demander si nos victimes e


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