Jésuites

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JÉSUITES

Il y a surtout une époque, entre treize et seize ans, qui est vraiment décisive pour l'éducation, parce que c'est celle où le cœur recevra le branle qui doit lui imprimer une direction pour toute la vie. » Ceux qui ont étudié l'admirable traité sur l'éducation de Mgr Dupanloup, et mieux encore, tous ceux qui ont vu à l'œuvre un collège chrétien, savent quelle attention vigilante, quelle sollicitude de jour et de nuit, quels efforts individuels et simultanés sont mis en œuvre pour faire franchir à l'enfance ce dangereux passage ; ils savent aussi que la contrainte échoue nécessairement, absolument; qu'une confiance toute spontanée de l'enfance est la première chose à obtenir, et qu'aucun succès n'est possible si l'on n'agit avant tout sur les plus intimes et les plus libres sentiments de son cœur. Les hommes qui remplissent dans nos écoles, auprès des élèves, ce véritable rôle d'anges gardiens, on les appelle les Pères surveillants. Ils sont bien nommés. Je ne rencontre pas d'autre terme pour exprimer la tendre délicatesse de cette fonction exercée par un prêtre à l'égard des âmes, des cœurs, des corps qui lui sont confiés. Que les maîtres surveillants de nos lycées et de* nos collèges ne ressemblent plus à ceux d'autrefois, qui, comme dit M. Jules Ferry (Officiel 1879 page 5943, première colonne, en bas), « étaient devenus célèbres sous un nom que je ne peux répéter, » soit; et il aurait pu ajouter que la concurrence des établissements secondaires libres, dirigés par les Congrégations non reconnues, n'a pas été pour rien dans ce changement. Que nous ayons maintenant, comme il le prétend, « des maîtres surveillants qui


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