Jésuites

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COUP D'OEIL SUR L'AVENIR

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dit-il, tout cela doit être excellent ; mais il faut pouvoir l'appliquer ; il faut n'avoir pas comme nous la nécessité d'admettre des professeurs de toutes provenances : ici un religieux, là un ecclésiastique, plus loin un laïque qui s'est formé tout seul, à côté de lui un normalien qui a quitté l'Université, » me disait-il en me le montrant. En va-t-il de la sorte chez nous ? Non ; nous formons tous nos professeurs. Nous n'avons pas de professeurs étrangers ; je devrais parler au passé ; oui, il y a vingt ans, le nombre des professeurs auxiliaires était tellement minime qu'on reconnaissait là une mesure exceptionnelle et transitoire. Saint Ignace n'a-t-il pas prescrit : « Il faut, si faire se peut, que tous les professeurs soient de la Société, quoique dans un cas de nécessité ils puissent être appelés du dehors ? » Des répétiteurs, oui ; quelques-uns, peut-être deux ou trois par maison, et dont toutes les fonctions se bornaient à prendre un élève faible ou convalescent, pour lui répéter la classe en particulier. Je ne crois pas qu'en moyenne il se donnât plus de quelques répétitions par semaine dans chacun de nos collèges. M. l'abbé Bougaud était donc dans l'erreur, lorsqu'il avançait le contraire dans son ouvrage, le Grand Péril de l'Église de France au dix-neuvième siècle. Il l'a reconnu, du reste, très loyalement, à la suite d'une correspondance que nous échangeâmes à ce moment, et que nous nous promîmes mutuellement de ne pas livrer alors à la publicité. Je ne crois pas manquer à mon engagement en transcrivant ici une partie de ma première lettre. M. l'abbé Bougaud, après avoir dit que l'on n'im-


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