Jésuites

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JÉSUITES

eux-mêmes, à Genève, en Hollande, jusqu'en 1794; loué à la fin du dix-huitième siècle par la Congrégation de l'Oratoire, en ce moment peu sympathique aux Jésuites; recommandé à ses jeunes religieux par le P. Bernard Lamy comme le meilleur guide dans l'étude de l'histoire, ce Jésuite s'était acquis une réputation tellement européenne que les ambassadeurs de Pologne, venant demander, l'an 1645, en mariage la princesse Marie de la maison de Mantoue, et s'étant arrêtés à Paris, allèrent au collège de Clermont et entrèrent dans la cour en criant tout d'abord : « Volumus videre clarissimum Petavium. » Le P. Petau, qui faisait la classe, vint, son cahier sous le bras, les saluer. En géographie comme en histoire, les Jésuites, suivant les instructions de saint Ignace, ont été à la fois initiateurs et vulgarisateurs. Et je ne parle pas de nos missionnaires, dont les courses apostoliques ont si souvent tracé la route dans les parties du monde les plus inexplorées à nos voyageurs modernes; du P. Roblet, l'auteur, au prix de trentecinq ans de travail, de cette carte de Madagascar qui a été le guide de notre corps expéditionnaire. Il semble que nos élèves, marchant sur leurs traces, aient voulu, précisément de nos jours, répondre aux objections qu'on cherche à soulever contre l'enseignement de leurs maîtres. Presque tous les soldats explorateurs, dont il a été parlé cette année ou le plus récemment, ont étudié chez les Jésuites. M. Savorgnan de Brazza, lieutenant de vaisseau, qui a fait dans l'Afrique centrale cette percée aussi périlleuse qu'intéressante, est un sujet romain, venu comme élève à la rue des Postes, et y


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