Jésuites

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JÉSUITES

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Elles furent saisies, transférées à Paris, fouillées par Tabaraud, ancien Oratorien, janséniste, chargé alors de la censure de la librairie, et peu porté, je crois, en notre faveur; fouillées encore par beaucoup d'autres, avec une curiosité dont le motif était connu. Si Tabaraud avait trouvé là autre chose que des détails d'administration et des renseignements de collège, n'aurait-il pas fait connaître ses découvertes ? Or, il n'en a rien paru. En 1815, le 21 décembre, quand les Jésuites furent brusquement chassés de la Russie, où ils avaient joui longtemps de la plus haute faveur, où leur Père Général était honoré de l'amitié personnelle de Paul I , qui trouvait, disait-il, dans l'établissement de leurs collèges, le meilleur appui contre les ennemis de l'État, leurs archives furent saisies à Pétersbourg durant la nuit. Quelque temps après, l'ambassadeur de Sardaigne, le comte Joseph de Maistre, demanda au prince Alexandre Galitzin s'il avait découvert quelque chose, des complots dangereux : « . . . Rien, lui répondit le prince, des minuties de collège, et c'est tout. » Il en est de même aujourd'hui, et je voudrais bien que l'on ouvrît toutes nos lettres au Père Général et aux Pères Provinciaux; on serait fort étonné de ce qui s'y peut lire. On en lit peut-être, du reste, et c'est sans doute pour cela qu'en nous accusant d'être un corps politique, on se garde d'apporter des preuves. Est-il plus vrai que la Compagnie de Jésus ait toujours combattu en faveur du despotisme ? En droit, rien, de plus faux. Nos Pères les plus célèbres en théologie, Bellarmin, fait cardinal pour er


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