Jésuites

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COUP D'OEIL SUR L'AVENIR

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l'Université, à quelles contradictions ridicules et vraiment scandaleuses pour la jeunesse, forcée d'en faire sa leçon, la nécessité de conformer les opinions de son enseignement à celles du gouvernement conduisait un homme très honorable d'ailleurs. Je n'hésite pas à dire qu'entre les Universitaires, Inspecteurs ou Professeurs, et les Jésuites, les hommes qui renoncent le plus à leur propre personnalité devant le pouvoir ne sont pas ceux qu'on pense. Au surplus, notre auteur d'histoire est le P. Prampain ; on peut déférer son livre au Conseil supérieur, le comparer aux auteurs classiques de l'Université depuis trente ans. Nous ne redoutons ni la comparaison, ni le jugement. Si on le condamne, nous verrons ce que nous aurons à faire. En 1879-1880, pour les 180 élèves qui se préparaient à Saint-Cyr, rue des Postes, l'auteur d'histoire contemporaine choisi par nous était précisément l'universitaire que M. de Cassagnac père a dénoncé à la tribune. Dans ce genre d'enseignement, l'unité de doctrine est-elle donc possible ? M. Waddington, qui nous prenait à partie très vivement à cette époque, à la Chambre, dans son bureau, évidemment n'approuve pas regorgement légal des Girondins par la Convention; peut-il nous faire un crime de condamner avec horreur l'assassinat légal de Louis XVI par la même Convention ? M. Waddington condamne énergiquement, je n'en doute pas, les atrocités des dragonnades comme attentatoires à la liberté de conscience. Je ne les approuve pas plus que lui ; et les Jésuites de l'époque pas davantage, bien que Bossuet déclare en plus d'un endroit que la révocation de l'édit de Nantes


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