Jésuites

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JÉSUITES

prendre la France entière. Nous le demandons maintenant et il faut qu'on nous réponde, a-t-on trouvé la preuve la plus légère de la complicité d'une autre congrégation dans l'oeuvre qu'on accuse les Assomptionnistes d'avoir entreprise ? Si, malgré toutes les recherches, toutes les perquisitions, toutes les saisies, on n'a rien découvert, tous les projets de loi sont du même coup jugés par la morale de Phèdre : « Hœr propter illos scripta est homines fabula « Qui fictis causis innocentes opprimunt.

« Dira-t-on que les religieux sont suspects, parce qu'ils sont religieux ? L'osera-t-on ? A la séance du 17 novembre 1899, comme l'abbé Gayraud se plaignait qu'on poursuivait les Assomptionnistes, quand on n'inquiétait pas la franc-maçonnerie, un député l'interrompit pour lui crier : « La franc-maçonnerie est républicaine. » Cette interruption trahissait le secret de son parti. Quand on parle de confisquer leur « trésor de guerre » , on suppose a priori les religieux ennemis des institutions républicaines, et on veut prévenir l'attaque dont on se croit menacé. On avoue ainsi qu'on porte en soi l'atavisme révolutionnaire, et cette folie du soupçon qui mène si vite de la confiscation des biens à la proscription des personnes. « Nous répondrons en premier lieu que le Parlement n'a pas encore rétabli les certificats de civisme, et que tout citoyen, quel que soit son habit, n'est responsable que de ses actes et non de ses opinions. « Nous observerons en second lieu qu'il est faux qu'il y ait, au point de vue du péril républicain, quelque différence entre les associations religieuses


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