Jésuites

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EXAMEN DU PRESENT

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« M. BOCHER. — Cette citation est de M. de Vatimesnil ! « M . LE MINISTRE. — C'est C u v i e r qui rapporte ce propos tenu par l'empereur Napoléon au Conseil d'État : « ... Il m'a répondu que non. J'ai fait saisir « leurs papiers ; j'ai trouvé la preuve du contraire. « Comment voulez-vous croire à des gens qui se « donnent mutuellement dispense pour mentir ? » Sur quoi, je ferai remarquer d'une part que Cuvier a pu, à la distance de quelques années, être trompé par sa mémoire, et que surtout Napoléon I , servi par Fouché, a pu prendre pour des Jésuites actuels (ce qui était impossible puisqu'il ne pouvait y en avoir) des hommes dont on disait que c'étaient des Jésuites, tandis que le Pape ne pouvait, dans aucun cas, tromper, ni en ce cas être trompé d'aucune façon. Il n'y a donc eu mensonge de la part de personne, je l'espère, mais il n'y en a certainement pas eu de la part du pape Pie VII. Les Jésuites n'existaient pas. er

N'avais-je pas raison de dire que l'on rougit pour un si grand homme d'une terreur aussi puérile ? Le préfet de Bourg fut sans doute de cet avis, puisqu'on sait sa réponse et l'audace avec laquelle il conserva les Pères de la Foi au collège de Belley. Mais contre la force pas de résistance : le P. Varin, supérieur général des Pères de la Foi, le comprit, et il se résigna peu à peu à fermer les quelques collèges qu'il avait fondés en France et que dirigeaient ses religieux. C'est toujours la même situation : un pouvoir soupçonneux et embarrassé parce qu'il est faible, prenant pour de la réalité des menaces impossibles


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