Jésuites

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INTRODUCTION

votre religion que de votre

ordre. S'il ne vous

manquait que ma voix pour rentrer en France, je vous la refuserais. Je mets mon fils et enfant unique chez vous, malgré moi, je ne l'y mets que pour un an, l'année de sa première communion. Ma femme tient à ce qu'il la fasse bien ; moi, je crois qu'il la ferait suffisamment bien dans son collège royal, mais ce n'est pas l'idée de ma femme, ni de ma mère ; celle-ci voit beaucoup votre P. Varin qui l'appuie.

Que voulez-vous que je

fasse

contre

deux femmes et un jésuite ? J'ai donc consenti à vous confier mon fils, mais je ne vous le donne pas, je vous le prête. Vous essaierez, je m'en rapporte à vous, de tous les moyens possibles pour me le prendre. Qu'en feriez-vous ? Je n'en sais rien, c'est un cancre. Je dois pourtant prendre, moi, toutes mes précautions. Je vous demande votre parole d'honneur, au besoin par écrit, qu'il ne sera jamais enfant de chœur, jamais acteur dans les pièces de théâtre, aucun de ces privilèges par lesquels vous vous attachez vos élèves, —

oh!

je vous vois venir, — non, rien, jamais, — simplement perdu dans le tas. Il faut qu'il travaille, et ce n'est pas ce qu'il a fait jusqu'à présent. » — L e P. Delvaux sourit en répondant : « Je vous donne ma parole qu'il en sera comme vous voudrez. » « Ah ! le bon billet qu'avait ce pauvre père ! » dira le lecteur.


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