Jésuites

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JÉSUITES

de Milan pour leur dire : « Les amis naturels de l'Italie sont les Français. Que pouvez-vous attendre des protestants, des grecs, des musulmans qu'on vous a envoyés ? Les Français, au contraire, sont de la même religion que vous. Nous avons bien eu quelques disputes ensemble, mais tout cela se raccommode et s'arrange, » cet homme qui, aux patriotes milanais, disait : « Laissez vos prêtres dire la messe ; le peuple est souverain ; s'il veut sa religion, respectez sa volonté, » ce même homme, malgré son prestige, n'était pas encore libre d'en dire autant à Paris. A telles enseignes que celte longue pièce connue sous le titre d'Allocution aux curés de la ville de Milan, qui est acceptée et citée par tous les historiens du Consulat, insérée dans la Correspondance de Napoléon, n° 4884, lorsqu'elle parut à Gênes, en juin 1800. fut signalée comme apocryphe par notre ministre extraordinaire, le conseiller d'État Dejean (dépêche du 4 août 1800), et le ministre de la police en fit saisir de nombreuses éditions comme livre fanatique Ceci aide à voir les différences : « Tandis que Bonaparte hésite à rétablir le culte en France, les prêtres de l'Italie s'indignent contre les prêtres de France qui refusent la promesse de fidélité à la loi, » a écrit Rœderer (Journal de Paris du 14 messidor an V I I I , 3 juillet 1800). d'après ce qu'il avait recueilli de la bouche même de Bonaparte revenu de la veille à Paris. Or, il y a une lettre datée de Milan, 18 juin 1800 (20 prairial an V I I I ) , ainsi libellée :


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