Jésuites

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EXAMEN DU PRÉSENT

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après son débarquement d'Egypte, s'étant arrêté quelques heures à Fréjus, la municipalité voulut lui taire honneur et vint le visiter à l'hôtel où il était descendu. Il lisait dans sa chambre quand on le prévint que le maire et les conseillers l'attendaient au salon. Un curieux, qui demeura derrière lui dans sa chambre, voulut savoir quel était le livre dont Bonaparte faisait la lecture et qu'il avait posé ouvert sur sa tranche sur le marbre de la cheminé» C'était Salluste. Il en était au milieu du récit de la conjuration de Gatilina Telles étaient donc les préoccupations du vainqueur des Pyramides, durant la traversée et des son arrivée en France. On devine ce qui devait se passer dans son esprit. La lecture était de circonstance, car, au lendemain du 18 brumaire comme à la veille. Bonaparte devait vivre au milieu des conjurations. Quand on lui reproché de ne pas avoir inséré telle ou telle clause dans son Concordat, on ne se met pas suffisamment à sa place. On oublie trop combien il avait peu la liberté du choix, et il semble q u ' o n devrait plutôt lui savoir gré de ce qu'il a fait, que de le critiquer de ce qu'il n'a pas fait. Quiconque a seulement parcouru les cinq gros volumes intitulés : Documenta sur la négociation du Concordat et sur les autres rapports de. la France avec le Saint-Siège, en 1800 et 1801. publiés par le comte Boulay de la Meurthe. de 1891 à 1807. comprendra mieux que ce général vainqueur qui, en Egypte, exagérait avec ostentation son respect pour la religion de Mahomet et qui, au lendemain de Marengo, réunissait tous les évêques et curés dans la cathédrale


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