Jésuites

Page 166

134

JÉSUITES

avec un fils couronné de la Révolution française » Ce fils couronné de la Révolution avait en effet à combattre de plus d'un côté : à ceux qui ne voulaient d aucune religion (1), il faisait voir que la religion est nécessaire pour le bon ordre de la société humaine; à ceux qui poussaient au protestantisme, il répondait que le grand intérêt et la grande force de la France, c'est son unité ; y introduire le protestantisme, c'est la briser en deux, disait-il, et la jeter à la queue des nations au lieu de la conserver à la tête. A ceux qui faisaient des tentatives pour l'engager à se déclarer le chef de la religion en mettant de côté le pape, lui-même rapporta à ses compagnons de Sainte-Hélène quelle avait été sa réponse : « On voulait que je lisse moi-même une religion à ma guise, m'assurant qu'en France et dans le reste du monde j'étais sûr de ne pas manquer de partisans et de dévots du nouveau culte. « Un jour que j'étais pressé sur ce point par un personnage qui voyait là-dessous une grande pensée politique, je l'arrêtai tout court : « Assez, monsieur; « assez, monsieur; voulez-vous aussi que je me fasse « crucifier ? » Et comme il me regardait d'un air étonné : Ce n'est pas votre pensée ni la mienne « non plus ; eh bien, monsieur, c'est là ce qu'il faut « pour la vraie religion, et après celle-là je n'en con« nais pas ni n'en veux pas connaître une autre. » Mais ces réflexions frappaient peu de vieux révolutionnaires, ses compagnons d'armes, ses anciens, comme Augereau ou Delmas, et celui-ci, interrogé (1) Histoire universelle t. X I V , p. 408.

de

l'Église

catholique,

ROURBACHER,


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.