Jésuites

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EXAMEN DU PRÉSENT

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III LE P. GRATRY

Je reviens à Maurice barres, que je citais en commençant ce chapitre : » Si un maître s'enfonce de plus en plus dans son élève et devient une part de sa chair,» comme il le dit, pourquoi nous reprocheraiton de chercher à exercer une influence morale sur les jeunes gens qui nous sont confiés ? Sommes-nous donc les seuls? Et n'est-ce pas le devoir de tout maître ? Le cardinal Penaud racontant la vie du P. Gratry, qui dirigea pendant sept ans le collège Stanislas, dit qu'il lit, en philosophie et en rhétorique, une sélection d'élèves qu'il enleva à la salle commune d'étude pour les installer dans une chambre commode, et aérée, voisine de son cabinet. Là, ces jeunes gens préludaient à leur métier d'hommes en travaillant sans être surveillés par aucun maître, et sous la seule garde de leur conscience et de leur honneur (1) En outre, deux ou trois fois par mois, le dimanche soir, le directeur du collège les réunissait à sa table dans des agapes de famille. Après le repas, tout à la fois frugal et délicatement servi, on restait à causer jusqu'à ce que la cloche sonnât l'heure du coucher. Les sujets de conversation étaient invariablement les mêmes : les besoins de l'Église et des âmes, le (1) Le Père

Gratry, par S. Ém. le cardinal PERRAUD.


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