Jésuites

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deviendrait impuissant à le mériter et à l'obtenir. Le président du Conseil continue : « Le péril d'une mainmorte grandissante et qui menace les principes de la libre circulation des biens. » C'est ici le grand effet. Et la preuve pour le produire n'est-elle pas écrasante? H Pour montrer qu'en signalant à la tribune ce péril, nous n'avons pas obéi à de vaines alarmes, il suffira, je pense, de dire que la valeur des immeubles occupés ou possédés par les Congrégations était, en 1880, de sept cents millions, et qu'aujourd'hui elle dépasse un milliard. » Je reviendrai à ce prétendu milliard; je me contente ici de rappeler comme étant la meilleure réponse celle que fit le cardinal Maury à Mirabeau à l'Assemblée constituante, quelques jours après l'arrivée si tristement triomphale du roi Louis XVI a Paris, le 5 octobre : « La propriété est une, disait Maury; elle est sacrée pour nous comme pour vous. Nos propriétés garantissent les vôtres. Nous sommes attaqués aujourd'hui, mais ne vous y trompez pas, si nous sommes dépouillés, vous le serez à votre tour; on vous opposera votre propre immoralité, et la première calamité en matière de finances atteindra et dévorera vos héritages. Nous n'avons usurpé les possessions de personne : nos biens nous appartiennent parce que nous les avons acquis, ou parce que vous nous les avez donnés. Nous les avons acquis du produit de nos économies ; nous produisons les titres de nos acquisitions ; nous les avons faites sous l'autorisation expresse des lois. On nous a donné nos biens : les actes de fondation existent. Ce n'est pas même


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