Jésuites

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JÉSUITES

M. Waldeck-Rousseau, mais il est fort long ; il suffira, sans doute, d'en relever les phrases qui semblent contradictoires aux idées exprimées par M. Brunetière. A cet appel à l'union qui sort de tous les cœurs français, qu'expriment toutes les œuvres, M. Waldeck-Rousseau répond : « Je parle en homme qui n'est animé d'aucun esprit sectaire, mais simplement de l'esprit qui a dominé non seulement la politique de la Révolution, mais toute la politique historique de la France. » Et vraiment on a le droit de se demander : « Que va-t-il dire, cet homme, après nous avoir assuré qu'il n'est animé d'aucun esprit sectaire? » Il nous annoncé en ces termes menaçants qu'on devra discuter incessamment la loi sur les associations. Et voici l'explication : « Il s'agit, par cette loi, de faire face au péril qui naît du développement continu d'un organisme qui, suivant une définition célèbre, dont le mérite revient à nos anciens Parlements, tend à introduire dans l'Etat, sous le voile spécieux d'un Institut religieux, un corps politique dont le but est de parvenir d'abord à une indépendance absolue et, successivement, à l'usurpation de toute autorité. » En sommes-nous donc revenus à la vieille banalité de chasser les Jésuites ? Serait-ce là toute la politique historique de la France et comme la loi de son passé ? J'en étais à Henri IV, j'en suis arrivé à Choiseul. De Choiseul, j'en viens au président du Conseil actuel : voilà cent vingt-cinq ans révolus, et il ne semble point qu'on ait avancé d'un pas.


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