Jésuites

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RETOUR SUR LE PASSÉ

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et Gibot ont la réputation de saints, et le sont en effet. Le premier est celui qui maintient la dévotion du Sacré-Cœur de Jésus dans l'état le plus florissant et le plus édifiant. Ce même missionnaire a converti presque toute une nation qui habite les montagnes à deux journées de Péking. Je m'y suis trouvé toutes les fois que ces bons Chinois sortaient d'auprès de ce Père, à qui ils avaient demandé le baptême... » « Il n'avait pas été possible de proscrire les Jésuites de la Chine, on les sécularisa. Ils acceptèrent la dure loi qui leur était imposée, mais ils n'en continuèrent pas moins leurs travaux apostoliques ou scientifiques. Le P. Amiot, au dire de Langlès, savant accadémicien français ( l ) , jetait une vive lumière sur la littérature des Chinois et des Tatars Mandchoux. Le P. Joseph d'Espina exerçait au nom de l'Empereur les fonctions de président du tribunal d'astronomie, et l'évêque de Macao le nommait administrateur de l'évêché de Péking. Félix de Rocha présidait le tribunal des mathématiques avec André Rodriguez. Le P. Sichelbarth remplaçait Castiglione dans la charge de premier peintre de l'Empereur. D'autres Jésuites étaient répandus dans les provinces ; ils évangélisaient les peuples sous l'autorité de l'Ordinaire. (1) Langlès suivit lord Macartney dans sa célèbre ambassade et il traduisit le Voyage en Chine de Holmès. Il dédia, en 1805, cet ouvrage au Jésuite, mort en 1794. La dédicace est conçue en ces termes : « Hommage de vénération, de regret et de reconnaissance offert à la mémoire du R. P. Amiot, missionnaire apostolique à Pékin, correspondant de l'Académie des inscriptions et belleslettres, savant infatigable, profondément versé dans l'histoire des sciences, des arts et de la langue des Chinois, ardent promoteur de la langue et de la littérature tatare-mandchoue. »

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