Jésuites

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pour la philosophie, dont ils prennent les ordres sans le savoir... « Ce ne sont pas les Jansénistes (seuls) qui tuent . les Jésuites, c'est l'Encyclopédie. » « Une fois que nous aurons détruit les Jésuites, nous aurons beau jeu contre l'Infâme » , écrivait Voltaire à Helvétius en 1761. L e sarcasme impie de Voltaire s'associait avec bonheur à cette grande entreprise pour la seconder : « Je me réjouis avec mon brave chevalier (le marquis de Villevieille) de l'expulsion des Jésuites... Puisse-t-on exterminer tous les moines qui ne valent pas mieux que ces faquins de Loyola ! » (27 avril 1761.) Enfin le roi des philosophes, Frédéric I I , écrivait à Voltaire, le 4 mai 1762 : « Quel malheureux siècle pour la cour de Rome !... On chasse ses gardes du corps de France et de Portugal; et il parait qu'on en fera autant en Espagne. Les philosophes sapent ouvertement les fondements du trône apostolique : on persifle le grimoire du magicien, on éclabousse l'auteur de la secte... » Et, chose étrange, ces philosophes eux-mêmes, qui entendaient se servir des Jansénistes, les appréciaient à leur juste valeur, et d'Alembert écrivait à Voltaire, le 31 mars 1761 : « Laissons les pandours (les Jansénistes) détruire les troupes régulières (les Jésuites) ; quand la raison n'aura plus que les pandours à combattre, elle en aura bon marché. » Le 16 juin 1769, il avait écrit au roi de Prusse, Frédéric le Grand, son jugement sur cette union des cours catholiques et leurs instances auprès du Pape, pour la suppression des Jésuites : il croyait y voir


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