De Paris à Cayenne : Journal d'un transporté

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CAYENNE

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VIII

Promenade dans Marseille. —Les gendarmes et les menottes. — M. Besson, préfet des Bonches-du-Rhône. — La voiture cellulaire. — Dn convoi de forçats. — Le bagne de Toulon. — La prison civile.— Le fort Lamalgue.— Le doux sergentmajor. — Mes nouveanx compagnons. — Les casemates. — La cantine. — La portion congrue.— La gamelle.— L'épileptique. — Les rondes de nuit. — J'ai un cachot pour moi seul. —La surveillance et la rupture de ban.— Les conversations du préau.

Le terme légal de mon emprisonnement tombait le 8 mars, et, comme je n'en avais jamais douté, les portes de la prison ne s'ouvrirent pas devant moi. Le même jour, l'ordre arriva de me faire partir pour Toulon. Cette destination me trompa. J'ignorais alors que Marseille servît de dépôt aux transportés envoyés en Afrique et je me figurais que Toulon, port militaire, devait naturellement servir à cette destination. J'étais dans l'erreur. Quoi qu'il en soit, je ne tardai pas à m'apercevoir que, dès ce moment, je devais dire adieu au reste d'égards qu'on accorde encore aux détenus politiques avec plus ou moins de grâce. Il me fallait aller rejoindre la voiture cellulaire qui n'avait pas


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