De Paris à Cayenne : Journal d'un transporté

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DE PARIS A CAYENNE

» fortuna, non solitudines protegebant, quia » tormenta pectoris suasque ipse pœnas fate» retur (1). » Gardons-nous donc d'envier les favoris de la fortune ; leur vie n'est qu'une longue torture, et leur mort désespérée en est le digne couronnement. (1) Tibère trouvait son propre supplice dans ses crimes et ses vices. Et ce n'est pas en vain que le premier des sages avait coutume d'affirmer qu'en mettant a nu l'esprit d'un tyran, on pourrait y voir la trace des coups et des blessures, que, comme le corps porte la marque sanglante des verges, l'esprit était déchiré par la cruauté, la débauche et la perversité des pensées. En effet, ni sa haute fortune, ni la solitude dans laquelle il se renfermait ne pouvaient empêcher Tibère de confesser les tourments de sa conscience et le châtiment qu'il endurait. Tacite. Annales,

liv. VI, chap, 7.


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